Le plancher paille

Après la pluie… l'arc en ciel !


Mais ne parlons plus de pluie, nous avons droit à un soleil radieux, que dis-je majestueux depuis au moins une semaine et cela fait beaucoup de bien !


Jeudi 6 mars : livraison des lamellés collés pour le plancher. En tout 8 poutres d'environ 8 m de long, pour un total d'au moins 2 tonnes (selon le transporteur). J'ai demandé à un voisin fermier de venir nous aider à décharger le camion de livraison (le livreur n'ayant pas de quoi décharger).
Merci Patrick !


Ca fait du bien de ressortir la table de jardin, c'est un signe de l'arrivée du printemps ! ;-)


Pose des supports métal.


Petits décalages entre les côtes du maçon et les côtes du charpentier… C'est fréquent semble-t-il ;-)

Ce lundi, Pablo (le charpentier) et moi-même étions motivés pour tenter de déplacer à l'aide de nos petits bras musclés les poutres. Je rappelle que ce sont des poutres de 8 m (7,95 m pour être précise) et qui font approximativement 300 kg chacune… Notre plan de départ était de les faire tomber sur des tubes puis de les faire "glisser", méthode égyptienne, jusqu'aux plots.


Mais, notre plan de départ s'est avéré, comment dire… irréaliste et surtout dangereux.
Nous avons été chanceux de nous en sortir qu'avec de simples courbatures et de gros bleus. Parce que quand une poutre de ce gabarit te retombe quasi dessus, tu la sens passer… 

Il fallait nous rendre à l'évidence : louer un élévateur pour faire le job.
Heureusement, un loueur du coin avait l'engin en magasin et l'a amené sur le chantier le soir même, afin que nous puissions démarrer au plus tôt le chantier le lendemain matin.

Mardi matin, début de l'aventure "manitou". Etant donné que mon épaule droite se rappelait encore à moi de manière suffisamment douloureuse pour que je capitule quant à la capacité de l'utiliser pour un moindre effort, je me suis retrouvée au volant du manitou et Pablo guidait les poutres sur le chantier.

Une fois familiarisée avec les diverses manettes, ce fut une partie de plaisir que de soulever ces mégas poutres !


J'ai baissé le son sur la vidéo car il y avait beaucoup de vent (venant du Nord ce coup-ci, ça nous a changé des vents d'Ouest tempêtueux de ce long hiver !).
C'est la pose de la dernière grosse poutre !


Pablo, en situation "sportive" pour couper les petits centimètres en trop sur la dernière poutre.


Merci au manitou vert, mon grand copain du jour !



Et voilà le résultat final !


Avec un beau début de coucher de soleil…

Puis, pose des sabots métalliques qui supporteront les poutres I


Et pose des poutres I, sous la pluie. Ca rime. Ca mouille aussi.



Les fonds de caisse dans lesquels je vais pouvoir poser mes bottes de paille.
Quand il fera beau…

Vendredi 28 mars, première journée pour la partie plomberie/électricité :












Il ne me reste plus qu'à mettre la paille !

Ca tombe bien, ce samedi il fait beau !


Petit problème : les bottes font environ 45 cm de large et l'entraxe entre les poutres I fait également 45 cm mais entre les chevrons du haut qui composent les poutres, il n'y a que 40 cm !
Même en forçant, rien à faire, les bottes ne voulaient pas rentrer…
J'ai dû sortir la tronçonneuse et faire un petit coupe rase sur les côtés des bottes.


Une botte "rasée"


Une fois "rasée", il me restait encore à "faire du surf" sur les bottes pour qu'elles rentrent entre les poutres. Après avoir "surfé" (balancement d'une jambe sur l'autre pour faire pression sur la botte), j'ai dû finir en sautant (en essayant de ne pas trop tomber !)


Dans la série petites galères, la paille rentrait au niveau de la lame de la tronçonneuse.
Obligée d'enlever les bouts de paille en permanence. Sinon, la chaîne finissait par sauter.


En gros, pour poser 10 bottes, je dois compter un peu plus d'1 heure (sans traîner).
Et j'ai environ 300 bottes à poser pour couvrir toute la surface du plancher…

J'ai ramassé la paille coupée dans des sacs, cela me servira à combler les espaces à droite à gauche.

Ce lundi 31 mars, Samy et Vinz sont venus avancer sur passage de gaines et de descentes.






J'ai eu aussi un coup de main de Jildaz (merci !) pour la paille.
A plusieurs cerveaux, les choses sont souvent plus faciles.
Avec Jildaz, nous avons essayé plusieurs techniques pour rentrer les bottes de paille sans trop galérer.

Au final, la méthode que j'ai choisie :
1- Tronçonner un côté des bottes (d'environ 2 ou 3 cm)
2- La rentrer en force façon en "pagayant" : à l'aide d'une masse on tape d'un côté puis de l'autre de la botte pour la faire rentrer.
3- Un coup de masse une fois qu'elle est rentrée pour la tasser contre les autres, et le tour est joué !

Je vais essayer de faire une petite vidéo du procédé.



Aujourd'hui mardi, j'ai pu poser environ 20 bottes (en étant toute seule).
C'est assez rude physiquement.
J'en suis donc à 12 rangées isolées en paille… sur 66 au total ;-)

En moyenne, je rentre 4 bottes par rangée. Comme ces bottes ne sont pas toutes de la même longueur, j'ai dû "recoudre" quelques bottes.
Je vais essayer de faire aussi une vidéo pour le procédé "réduction de bottes", ça sera plus simple, je sais que généralement les images sont plus parlantes !


Pause chantier cause météo "capricieuse"…


Je récupère ma paille pour le plancher à environ 40 km de chez moi.
Grâce à ma "petite" remorque plateau (4m x 2m), je peux ramener environ 40 bottes à chaque trajet.




J'ai pensé à faire une vidéo sur la pose d'une botte de paille (avec petit contour pour un tuyau de descente).
Sorry pour l'image floue, j'avais le soleil dans les yeux au moment du réglage, je n'ai pas vu qu'un brin de paille dépassait devant l'appareil et du coup le réglage de netteté s'est fait sur ce brin en avant plan !
Aujourd'hui (dimanche 13 avril) j'ai pu encastrer 26 bottes.
J'en suis à peu près à la moitié du plancher.
Encore 130 bottes à mettre ;)

Aujourd'hui, jeudi 17 avril, "petite" journée : après avoir déposé Louca à l'école, route pour aller récupérer encore 40 bottes de paille.
Chargement des bottes sur la remorque et route pour rentrer.
Le temps de démarrer le chantier, il était environ 12h !
J'ai pu enchaîner et j'ai même battu mon record : 40 bottes encastrées dans la journée !
Et il ne m'en reste plus que 24 à mettre ! J'en vois enfin le bout !!
Demain matin, je vais donc retourner chercher les 24 bottes qui manquent et j'aurai la journée pour les poser.



Vendredi 18 avril, fin du chantier isolation plancher ! Ouf !
Et juste à temps question météo car le ciel devient menaçant et il se pourrait bien que la semaine prochaine nous ayons quelques averses à tomber… Tant que la totalité de l'osb n'est pas posé, je ne suis pas trop tranquille : la paille déteste l'humidité !

Le plastique blanc qu'on voit au fond sur la photo c'est un sac qui protège des gaines que j'ai fait passer à travers la botte de paille.



En attendant que Pablo (le charpentier) fixe toutes les plaques d'osb, on les a posé (les plaques d'osb) sur la paille et recouverte d'une bâche.

Les bottes de paille qui sont sur la bâche sont des bottes qui ont moisi cause restées trop longtemps sous bâche, et du coup, elles me servent à maintenir la bâche.



Plancher osb fini !

Prochaine étape, couper et assembler les murs.


Environ 1 mois après, mauvaise nouvelle : en passant sous le plancher, j'ai vu que l'eau s'était infiltrée dans la paille…
De nombreuses gouttes tombaient, à plusieurs endroits.
Je suis dégoûtée. Tout mon travail d'isolation paille est foutu.
Les bottes de paille ne supportent pas l'humidité, si je laisse sécher comme ça, il y aura développement de champignons et autres moisissures…
Je vais devoir tout enlever… Par le dessous.
Et remplacer les bottes de paille par un isolant que l'on peut insuffler…
Pour cela, je vais attendre que la maison soit totalement hors d'eau… 

En pensant aux heures passées à faire rentrer les bottes de paille entre les poutres I, les trajets périlleux pour ramener les 270 bottes, tout cet effort fourni pour au final être mis à la poubelle, j'ai vraiment ressenti un immense découragement…

Pas toujours facile de construire sa maison toute seule (ou presque)…


Opération enlevage des bottes pourries :


J'ai commencé avec ma tronçonneuse mais les bras en l'air, pas simple.
J'ai donc opté pour continuer avec ma scie sauteuse, elle est au moins plus légère !
Une fois l'osb entaillé sur toute la longueur, j'ai pu l'ouvrir et voir les dégâts…


Sur les 4 bottes, 2 étaient encore en bon état et les 2 autres complètement pourries…
Il m'aura fallu environ 1h entre la découpe de l'osb et la dépose des bottes.
Avec les bottes encore sèches, j'ai pu les enlever en les dépouillant petit à petit, mais avec les bottes mouillées, impossible !
Elles avaient pris du poids en plus, j'en ai bavé pour les enlever.
Sachant que j'en ai 270 à enlever, va falloir que je trouve une autre façon de faire…


Le caisson une fois les bottes enlevées…
Je vais devoir traiter à l'eau de javel, ou produit du même genre, pour éviter la prolifération de champignons dans le bois…

1ère étape donc : couper les plaques osb sur la longueur et les ouvrir.
Cela permettra au moins à la paille de sécher un minimum.
J'ai ouvert environ la moitié des plaques et Vincent a fait le reste. Merci !!
Parce que les bras en l'air avec la scie sauteuse en vibration, pas glop !

2ème étape : enlever les bottes.
Le fait d'avoir ouvert et surtout grâce à la météo sèche des ces derniers jours, la plupart des bottes étaient quasi sèches, donc plus faciles à évacuer.
Nous avons d'abord coupé toutes les ficelles (merci Marion !) puis fait un premier trou pour enfin pouvoir enlever le tout.










Il reste encore à évacuer la paille du dessous de la maison !
Une partie de la paille a été mise de côté pour pailler l'abri des chevaux et tout le reste, bin brûlé !
On a eu un bon grand feu de paille qui aura duré un peu plus de 2 jours.
Malheureusement pour nous, les vents ont tourné au dernier moment, du coup la fumée est allée vers le chalet (et la maison de mes voisins, oups, sorry !).




Quiff, aucunement gênée par la fumée ;-) On en a déduit que la fumée éloignait les mouches et ainsi servait d'insecticide "naturel". Ou pas.


Puce aime toujours autant dormir dans la paille. Elle profite des dernières bottes avant brûlage.



Ensuite, opération re-pose d'osb pour fermer les caissons et remettre l'isolation.

Avec les gaines électriques et les descentes pvc, ça va être amusant ;-)


Vincent, au chaud sous une plaque. Même pas mal.


Séance musculation des jambes ! Pendant que Vincent et Marion tenaient la plaque en place, je vissais (bon d'accord, là je les ai pris en photo mais sinon je vissais).


Une fois les plaques vissées sur les poutres I, il a fallu faire les joints entre chacune, afin d'assurer une étanchéité maximale.

Ensuite, il a fallu re-isoler le plancher.
Je voulais de la paille mais je ne pouvais pas remettre des bottes car impossible d'enlever l'osb du dessus (pour une histoire de solidité).
J'ai donc opté pour faire des trous afin de combler les caissons en tassant de la paille en vrac.
Certes, moins isolant qu'en bottes, mais sur 40 cm quand même, donc ça devrait le faire…


Vincent à l'œuvre. Les trous feront 30 cm x 50 cm, afin de pouvoir tasser au mieux avec nos petites jambes musclées sur toute la longueur d'un caisson.


Vincent a eu la très bonne idée de faire une coupe en biais, afin de pouvoir ensuite recoller les plaques aisément.


Bon, bin, y'a plus qu'à remplir !


Popy, ma pomme et Marion, à l'ouvrage…
Là on sourit, pour la photo. En vrai c'était rude !!




Malgré nos efforts, en tant que filles, nos muscles ne nous ont pas permis de tasser à fond…
Vincent est donc repassé après nous pour optimiser au maximum la compression de la paille dans les caissons. Merci Vincent !





Oui, c'est fatiguant ;-)


Très fatiguant ;-)


Avant rebouchage



Après rebouchage






Photo de la poussière engendrée par la paille.
Made by Marion (les photos, pas la poussière) (quoique)


Et merci à l'agriculteur qui m'avait assuré que ses big-ballers de paille étaient super secs…
Extérieurement, tout à fait.
Mais une fois ouverts, nous avons eu la désagréable surprise de devoir jeter l'équivalent de 2 bigs (sur 6, ça fait beaucoup…). Je pense qu'il a fait ses bigs de paille à un moment où elle n'était pas complètement sèche, d'où l'humidité et les champignons à certains endroits.
Décidément, la paille n'est pas aisée à utiliser en isolation !


J'ai donc re-allumé un feu de joie pour brûler cette paille moisie.

Mais ayé, j'ai enfin un plancher isolé en paille !!
Il en aura fallu des heures de travail pour en arriver là !
Merci encore aux amis qui ont donné la main pour tout ça.
Special thanks to Marion and Vincent.









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